Je ne sais pas pour vous, mais j'adore parler avec des Québécois. En dehors du fait qu'ils ont des réelles bonnes relations avec les Français, nous avons de bonnes raisons de croire en eux pour la présence de la langue française en Amérique du Nord. Et puis, ils ont de telles expressions ! À rire et à pleurer.
Hier soir et ce matin, nous avons côtoyé trois apôtres : Jacques, Luc et Simon. Simon est de Montréal, pas celui que nous allons traverser demain, mais le vrai, le grand, l'immense au Québec. Il emploie souvent "m'mentdonné". La traduction française peut être "du coup", qui traverse toutes nos conversations courantes, dans la rue, à la radio comme à la tévé. Ces trois-là marchent ensemble depuis leur deuxième étape. Ils sont partis chacun de leur côté, et ils se sont trouvés et ne se quittent plus d'une semelle. Chacun commence à connaître l'autre, si bien que Simon nomme Jacques le "Mèche courte". Ce n'est pas une insanité, c'est simplement parce que son copain monte rapidement dans les tours, et qu'à la façon d'un bâton de dynamite de mineur ou de travailleur sur les chantiers de chemins de fer au Canada, lorsqu'ils utilisaient une mèche courte, il ne fallait pas traîner autour très longtemps. "Ça va péter, chef !"
On se retrouve ce soir au même gîte sur la commune de Montréal du Gers: l'Agapè. Sur le parcours, nous sommes passés par Parrys, demain ce sera donc Montréal puis, plus tard, nous traverserons Barcelonne. Nous nous dispersons, non ?
Ce jour, nous sommes passés à la borne des 1000 kilomètres avant Santiago. Nous l'avons située au pont d'Artigues sur la rivière Osse, parce que... parce que ! Ce pont multiséculaire est sous la protection de l'Unesco. Des milliers de pélerins sont passés par ici depuis le 12ème siècle et il aurait été un peu désolant de l'oublier.
À cet endroit, nous avons fait une rencontre qui marquera notre chemin de cette année. Béatrice est arrivée sur ses souliers de ville. Elle arrivait de Condom où elle s'est établie depuis quelques temps après avoir vécu à Lyon puis à Marseille. Elle est d'origine Ivoirienne. Elle a décidé de nous accompagner un moment, et nous avons beaucoup parlé de l'Afrique, des migrants, des responsables de ces différents pays ainsi que des dirigeants européens. Beaucoup de paroles, quelques actes, mais toujours de jeunes africains à vouloir passer la Méditerranée au péril de leur vie pour la terre promise... Béatrice nous a dit avoir passé pas mal de son temps à des missions Europe-Afrique, mais elle a semble-t-il besoin d'un petit coin tranquille du Gers pour se ressourcer.
1 commentaire:
Je vois que tout se passe bien et que vous faites de belles rencontres. Ramenez le soleil au retour car ici la pluie ne nous lâche pas.
Bises à vous deux.
MF et J
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