samedi 5 octobre 2024

Et 10 de Der !




Non, pas 10, mais 15 km ! Le temps de remonter sur le vrai chemin quitté hier soir pour rejoindre notre logis à Aicirits, la banlieue proche de Saint-Palais, et nous avons repris notre marche vers notre ultime but, la Stèle (dite) de Gibraltar. Celle-ci se situe à l'intersection des chemins de Vézelay, de Tours et du Puy-en-Velay que nous suivons déjà depuis 22 jours. C'est avec plaisir que vers 12h15 nous nous asseyons au pied pour savourer, et le fait d'y être arrivés en bonne forme, et nos sandwiches -ce qui n'a aucun rapport l'un avec l'autre, mais qui tombe à une heure décente pour le déjeuner sur l'herbe- Sodébo (sandwiches Sodébo). Vous suivez ?

Contrairement à hier, nous assistons à un passage sans discontinuer de pélerins, seul ou en horde bavarde. Tous, passagers de la Via Podiensis. Les autres chemins sont muets... 





Retour pour la nuit qui vient et pour le dimanche à Saint-Palais, et bus et train, lundi. 
L'aventure se termine en tournant le dos aux Pyrénées et à l'Espagne. C'était notre rêve de 2015, et il s'est réalisé. 
Merci de nous avoir suivis. 
Bises. 


vendredi 4 octobre 2024

Pas un pèlerin...

 Pas un pèlerin ! Quand on utilise cette expression, en général, c'est qu'on se sent vraiment seul, inutile. Et bien, sur cette route qui habituellement draine de nombreuses cohortes de caministes (c'est nouveau, ça vient d'être inventé...), nous n'avons croisé âme qui vive, qu'il soit du pays ou de passage. Ah si, la responsable du gîte-épicerie municipal d'un village qui se nomme Aroue. Nous étions heureux de pouvoir parler un peu de son travail. Les habitants ont disparu derrière leurs volets de couleur rouge de ces bâtiments de ferme immenses qui racontent la vie rurale de naguère.

Quant aux randonneurs, que tchi... Ou bien tous se sont arrêtés, ou bien ils sont tous devant nous. Comment voulez-vous qu'on en rattrape un ? Ils sont tous plus rapides les uns que les autres, et ils suivent leur Miam miam Dodo ou leur guide Michelin à la lettre. Chaque étape est déjà prédéterminée pour arriver le soir dans un lieu digne de ce nom. Alors, on avance de 25, 27, 30 km... Comment voulez-vous suivre avec nos petites jambes septuagénaires ?




Ce soir, nous sommes logés dans un corps de ferme de Saint-Palais qui se trouvait il y a peu en campagne de l'autre côté de la Bidouze (j'adore ce nom de rivière...). La ferme au nom imprononçable est entourée désormais par l'hôpital, la maison médicale, les laboratoires de biologie et autres professions de médecine. Le monsieur qui semble bon vivant se dit un peu trop surveillé par ses voisins, pour sa santé s'entend !

Allez, demain, en piste pour la dernière ! 

jeudi 3 octobre 2024

Quelle idée on peut se faire des frontières

 Ce matin en Béarn, ce soir en Pays Basque, hier le béret, aujourd'hui le béret, mais pas porté de la même façon, au pays de Henri IV, on rrrroule les "R" ; ah bé, ça tombe bien, ici aussi (un peu plus, un peu moins...). Hier, des champs très verts (à cause de la pluie, sans doute), à Lichos ce sont de très verts champs... Bref, une frontière, c'est quoi sans que les hommes se mettent en travers du passage d'ici à là en fermant les barrières ou en changeant les façons de penser.

Bref, depuis notre passage au-dessus du Saison (c'est une rivière !), nous vivons en Basquie, et ce, jusqu'à l'océan. Mais rien ne va changer pour nous. Les kilomètres seront les mêmes, les sentiers, à peu de chose près, seront identiques et les gens continueront à nous faire signe en nous croisant en voiture. Et le monde nous dira "Bon chemin ! ", "Vous allez loin aujourd'hui ?", "Ne vous inquiétez pas, il ne va pleuvoir...", "Vous venez d'où ?".

Je vous le disais, tout est vert. Non seulement, mais les ruisseaux et rivières, le Gave d'Oloron que nous avons passé à Navarrenx, les fossés, tout est plein. Et ça roule une eau légèrement laiteuse pleine du limon arraché aux champs. Les années se suivent, l'année dernière était très sèche, cette année, c'est, disons, très humide. Un British nous a même souri en nous confiant : " Ici, en ce moment, c'est comme le climat d'Angleterre !". Comme si ça pouvait nous réconforter...


Quand on parle du sens de l' accueil... 

On a failli pas arriver à Lichos ce soir. Du moins, pas à pied. Ce midi, la prise d'otages a avorté de peu. Nous étions à la recherche de toilettes. Ben oui, le pèlerin a aussi besoin de commodités. Nous passions à proximité d'une salle municipale qui semblait être ouverte. Deux personnes, encravatées d'un foulard jaune vif, nous ont hélés :"Et alors, vous cherchez quelque chose ? ". Le temps de bredouiller que cela avait à faire avec les toilettes, que tout les gens présents à l'intérieur de la salle étaient au courant que deux pélerins voulaient les saluer. On voulait être discrets, ça n'a pas vraiment été une réussite. 

Donc, silence demandé par le président de la séance (qui était en fait un banquet de jumelage franco-allemand...), présentation de nos deux personnes à la présidente française, la présidente allemande et à Monsieur le maire de Navarrenx, itou... C'est tout juste si on ne nous a pas demandé de chanter. "Vous allez bien rester avec nous, il y a de la place, on peut même aller vous conduire à Lichos..." "Et puis tiens, c'est moi qui ait fabriqué la sangria, vous allez me faire le plaisir de goûter ça..." nous dit un autre président qui visiblement n'en était pas à son premier gobelet. 

On a remarqué bientôt que certains convives se rapprochaient de la table des entrées. Nous en avons profité pour nous éclipser vers les toilettes (enfin !) et partir vers d'autres yeux. 


Bonne nuit à tous. 


mercredi 2 octobre 2024

400

 400 km, ce soir... au gîte "Dessine-moi un chemin "

Nous voilà arrivés pile à l'endroit où nous avions projeté de coucher ce jour. Nous avions espéré le moins de bobos possibles, le moins de désagréments possibles, la meilleure météo, les meilleures jambes. C'est le cas à la fin de cette journée bien que très arrosée. C'est la deuxième fois... et la dernière, hein, vous êtes prévenus, je ne veux pas y revenir. Non mais...


Les difficultés pour trouver des hébergements à quelque 20 kilomètres nous avaient obligés à prendre le gîte de ce soir à 14km. Bien nous en a pris. La pluie et le terrain, disons, vallonné nous ont quand même rincés, si je peux le dire ainsi.

Nous avons donc baguenaudé le long du Gave de Pau grâce à la lecture de panneaux explicatifs posés le long du chemin par la municipalité de Maslac. Depuis de nombreux kilomètres on trouve aussi de nouvelles plantations d'arbres fruitiers qui jalonnent le parcours vers Compostelle. Il est probable qu'on pense aux pélerins qui, de temps en temps cueillent à la saison quelques pommes ou des figues pour se sustenter. En Espagne, sur le Camino Frances, on plante des arbres pour l'ombre, ici, c'est pour la gourmandise...


Ce midi, nous avons même décidé de manger chaud. On s'est arrêté à la maison du Grillon. C'est tout de même formidable de trouver des personnages tels que Jeff qui tient ce café-snack-épicerie-musique-récup-jardin "bio" depuis 10 ans maintenant. En tout cas, bienheureux qu'on fut de déguster une omelette, pour Jacqueline aux herbes, et pour ma pomme, aux cèpes fraîchement cueillis pas ses soins. Après deux heures de bavardage, on a décidé de braver les gouttes d'eau et de pousser un peu plus loin. 
"Ne vous inquiétez pas, ça ne monte presque pas !" 
Ben tiens... 




mardi 1 octobre 2024

Du partage d'infos à la rumeur

 Ce matin, départ de Uzan, beau temps, 13°. Cet après-midi, ciel couvert mais 23°. On n'a pas le droit de se plaindre, croit-on savoir.

Du partage d'informations à la rumeur, aux "on-dit", aux "il paraît que", aux racontars, aux "les femmes o'z'ont dit au doué", aux "les z'hommes en ont parlé à la cave"... bref ! Le soir, quelquefois, c'est "Radio Camino" qui démarre et là, c'est la grande déverse de ces sentiments que les uns ou les autres ont de la longueur, (langueur) , du profil, du terrain, des alentours, des gîtes, de truc et de machin. Et là, chacun y va de son expérience du chemin, la météo du lendemain, les difficultés à venir, et on sent qu'au fur et à mesure de la conversation, ceux qui sont novices dans la démarche, la fatigue aidant, mordent à tous les hameçons lancés par ces gens qui parlent d'autorité. Heureusement, il en reste qui modulent, modèrent, tempèrent à coup de clins d'œil et de "faut voir, hein".

Pour ma part, je pense qu'il faut que chacun se fasse à l'idée par lui-même. Pour certains, les côtes sont difficiles (nous...), les descentes fatigantes (nous...), la chaleur de midi, la fraîcheur du matin, les derniers kilomètres, ceux qui mesurent 1500 mètres, pour d'autres, c'est laisser dire, laisser faire. Il y a un chemin pour tous, même à coup de raccourcis, pourvu qu'il mène à l'objectif choisi.

Il me faut tout de même raconter qu'a la dernière émission de "Radio Camino", on a eu le pompon... Il paraît que le Camino Frances en Espagne est très mal fréquenté... Enfin, je ne devrais pas les dire... Bon, j'y vais... Il y a une Mercedes noire qui circule ici ou là et dont les occupants importunent les infortunés pélerins... Mais bon, j'dis ça, j'dis rien...

Pour notre part, en 2016, on n'a rien vu de tout ça.

Et de toute façon, j'aim' pô les Ercédesses !

La chapelle de Cauvin






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2021 de Arles à Carcassonne

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Au fil de l'eau

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Santo Domingo de la Calzada