Une bonne nuitée à Sainte Florence, et zou !
2 juin 2025 : Au train ou ça va...
... nous voilà sur les lieux. Sur des lieux de pèlerinage, à Lourdes. La ville pleure depuis notre arrivée. On a sorti tout notre attirail anti-pluie pour aller flâner dans les sanctuaires. Il y a peu de monde à traîner, excepté ce soir, à l'approche de la procession aux flambeaux. Les hôtels se vident à pleine porte pour que chacun aille prier avec les autres pélerins sur le tour de l'esplanade.
D'ailleurs, c'est commencé. Il est 21h00 et nous entendons les chants de notre gîte. Et pourtant, le gave de Pau roule de l'eau boueuse à gros bouillons au pied du foyer Ave Maria qui nous abrite ce soir.
Nous sommes un peu honteux de ne pas participer à cette cérémonie. Mais, demain est notre premier jour de marche, et nous sommes un peu fébrile : quelle météo, quel dénivelé, quelles jambes, quel, quelle, qu'elle ?!!!
A nous les rêves !
3 juin 2025 : Jeu de mot... laid
C'est normal pour des marcheurs (mollet, marcheur)...
Donc, du coup, jeu de mot, disais-je, pour commencer la journée, de la part de Joël, que nous remercions vivement pour ce trait d'esprit...
"Chez moi, dit-il, dans un moment de silence du groupe, j'ai fait des pois à rame, des haricots à rame ( c'est un jardinier hors-pair, hein !), mais jamais, au grand jamais de bettes (blettes, pour les non-Vendéens) à rame"
Moment de silence religieux du groupe ; forcément, nous sommes à Lourdes. Puis , éclats de rire pour bénir ce mot d'humour.
Ah, oui, faut que j'explique ! Notre étape nous mène à Bétharam. Vous savez, Bétharam ? Donc...
Donc, nous y sommes ce soir, à l'accueil des pélerins. Le voyage a été plutôt court, un peu pentu à Saint Pé de Bigorre, puis très plat le long du Gave de Pau, toujours aussi tumultueux. Sur du goudron, ce qui gâte un peu le plaisir du paysage et de la verdure qui nous entoure : le Bois de Lourdes, la Vallée aux loups, la Grotte de Bétharam, un lieu visité par tous les pèlerins de Lourdes au cours de leur séjour dans cette partie du monde.
Allez, il nous faut penser à manger ce soir et demain midi. Nous avons l'habitude d'aller faire un tour de bourg après la douche et la lessive.
A demain pour, peut-être, un autre jeu de mot a quatre sous... birous.
Vous savez, Bernadette !
4 juin 2025 : J'aime bien les gens...
... qui ont des chiens, j'aim' pô les chiens. Ce sont des bêtes qui ont toujours les crocs à l'air et les jap'ments urgents.
A la sortie d'Asson où nous avons déjeuné, pique-niqué, mangé de délicieuses pizzas chez Lou papa, pendant une longue pause d'une heure et quelque, le long d'une allée enherbée qui aurait pu être douce à notre balade, notre vie de silence, de réflexion et de quiétude a été pourrie par des aboiements stridents à chaque maison longée. C'était "L'allée des chiens" ! C'est comme ça qu'elle sera baptisée désormais...
Bref, les chiens, la paix !
Eloi, le petit-fils de Sylvie et Joël nous accompagnait, aujourd'hui mercredi, sur cette étape un peu plus courte que les autres. Eloi a six ans, mais de grandes jambes aptes à nous... non pas suivre, mais souvent devancer. Ce fut une journée plutôt sympathique au niveau du temps et du paysage. Il nous a fallu commencer par le Chemin de Croix de Bétharam ; comme toute Via Crucis, ça monte. Et les promoteurs de ce pèlerinage, tombé un peu (beaucoup...) en désuétude après les apparitions de Lourdes, n'ont pas lésiné sur la pierre, la sculpture, les clochers. A chaque Station, sa chapelle, et ça se termine sur un immense calvaire...
Éloi a grimpé allègrement et parcouru la campagne à venir sans sourciller. Au 13 ème kilomètre, il a fallu trouver quelque subterfuge pour motiver le bonhomme, mais il est parvenu à ses fins vaillamment.
Ce soir, nous sommes à Bruges. Et nous voila arrivés à Arribet...
Cette année, nous allons suivre la Voie du Piémont, l'une des multiples possibilités de rejoindre Saint Jean Pied de Port. Celle-ci débute (c'est le cas de le dire...) à Carcassonne (débute, des buttes...).
Pour les mauvais jeux de mots, veuillez vous adresser à notre éditeur qui fera suivre !
Nous nous étions promis de ne jamais emprunter ce genre d'itinéraire qui, nous semblait-il, ne rentrerait pas dans nos cordes: trop de dénivelés, trop de difficultés à prévoir pour nos pôvres mollets... Et pourtant, nous y sommes. L'étape d'aujourd'hui nous a rappelé à nos craintes. C'était pentu, mouillu (il est tombé des trombes la nuit dernière...), cailloutu ; un travail de galets-rien, quoi !
De quoi se plaint-on ? Tout va bien ce soir. Après la douche, et avant le dîner, tout le corps se remet d'aplomb. On a l'habitude de faire un tour de bourg le soir, mais je crois que c'est fichu : le bourg, on l'a traversé en arrivant, et c'est vite fait.
Nous logeons ce soir Chez Susan, un gîte tenu par... Susan. Tiens donc...
Jacqueline se remet d'un roulé-boulé le long d'un talus à Bescat. Tout est pour le mieux. Le dit roulé-boulé était un modèle du genre. C'était probablement dû à la beauté du paysage sur le balcon du bourg en direction de la vallée d'Ossau et du pic du même nom.
Voyez plutôt !
Et un paysage à photos de la rivière aux couleurs vertes et aux rythmes de samba...
Ce matin, pendant 8 km, contrairement à hier, c'était plat comme la main. Puis le terrain s'est gâté. Non pas dans des moutonnements infranchissables (la preuve, on est arrivés...), mais sur de l'argile humide, sinon mouillée, qui a failli nous entraîner dans des glissades incontrôlables, au milieu de la forêt. Les pluies tombées ces derniers jours en sont la cause. Depuis que nous sommes dans le Béarn, on nous assure que, contrairement à ce qu'on pense là-haut en France, le pays est beaucoup moins gâté qu'en Basquie : tous les nuages qui passent au-dessus de Bayonne percent ici et là en Béarn. Voilà pourquoi les hommes d'ici portent (portaient) des bérets-larges. On a d'ailleurs croisé un vieux couple qui se promenait avec chacun son parapluie à son bras. "Vous savez, nous, monsieur dame, on sait qu'il faut toujours se méfier du temps !"
On dît, en Vendée, que le temps "écoute"...
7 juin 2025 : Chez Marie-Pierre
Il existe des gens remarquables le long du chemin qui poussent le pélerin à aller de l'avant. C'est le cas de Marie-Pierre, donc, entre Oloron Sainte Marie et L'hôpital Saint Blaise où nous séjournons pour la nuit.
Marie-Pierre tient une alimentation-épicerie dans un bourg nommé Moumour. Bon, d'accord, le nom en lui-même est rigolo. Mais, le plus important, c'est que tout est fait pour satisfaire le chaland qui passe, que ce soit pour ses "p'tites affaires" ou pour se ravitailler en pique-nique pour la route : sandwichs fabriqués à la demande, fruits, boîtes en tout genre.
Et, le principal, c'est que la tenancière voyage par procuration. Elle ne connait le chemin que par ce que les gens lui racontent, leur vie d'avant, leurs espoirs, l'espérance qu'ils ont d'aller à Santiago. Et pour les retenir un instant de plus, elle leur offre ( N'essayez pas de vouloir lui régler le prix, elle s'en offusque !) un café et un morceau de cake "maison" sur la table près de la porte d'entrée du magasin.
L'année dernière, elle a servi 756 cafés et portions de gâteau. Gratis...
Ce matin, elle était désespérée de n'avoir vu personne hier. Aujourd'hui, elle a été débordée de la quinzaine de pélerins qui est passée la voir.
Ce soir, l'Hôpital Saint Blaise, ses 60 habitants, son 1er adjoint bénévole pour l'accueil de nous autres dans le gîte municipal, sa remarquable église du 12éme siècle inscrite à l'UNESCO...
Nous allons nous reposer après cette étape un peu boueuse à travers les bois du Béarn. Nous sommes en Pays Basque.
8 juin 2025 : Ané, o l'été pâ p'llange
..., mé cassou, dans la fouraill tôt l'temps, ent'rmis lé potères do baïtes, su la rout', do ch'mins, do haous pi do bas.
Bref, ce fut dur malgré les 17km800.
Radio-camino fonctionne toujours aussi bien: ce matin, avant de partir, on nous a assuré que le terrain serait propice pour arriver de bonne heure à l'étape. Que nenni, l'esprit a frappé. Pas celui de la Pentecôte ! Mais le malin, en dispersant côtes et descentes pas du tout faciles à gérer dans la boue ou sur des graviers... Radio-camino n'est pas fiable, même si des conseils donnés par des "anciens" te paraissent les plus judicieux. Le temps a fait son œuvre, et les bons souvenirs sont restés dans les têtes. Pas les soucis, ni les problèmes...
Ce soir, Mauléon-Licharre, capitale de l'espadrille. Vous savez, les choses (...pieds ?) utilisées par les vieux en été sur les plages et autres pontons. Elles sont maintenant de toutes les couleurs, mais de forme identique depuis des décennies. A la mode, quoi !
Bon, on va tenter des rêves apaisants avant les trois dernières étapes ; apaisants pour la tête et pour les jambes. Pour l'instant, on avale les kilomètres doucement et sûrement...
C'est bon pour le moral.
Belle journée, très chaude. Et demain ce sera pire.
Ce soir, je fais forfait pour le texte. Nous sommes dans un fin fond de vallée et Internet est fainéant.
Je me demandais quand les "raccourcis" nous amèneraient à un imprévu. C'est fait, c'était pour aujourd'hui !
Hier soir, nous avons dû nous éloigner du chemin du Piémont pour être hébergés à 6 au même endroit. Il nous fallait donc revenir sur le vrai parcours ce matin.
Et là, savez-vous que lors de la première heure nous avons fait seulement 1km700. C'est dire la difficulté de ce petit col du Palha entre la région basque de la Soule et celle de la néanmoins basque de la Basse Navarre. Les vallées on changé, les bâtiments de ferme aussi, curieusement.
Après notre passage de 500m d'altitude à 200m, nous avons retrouvé la Bidouze qu'on a traversé à plusieurs reprises l'année dernière jusqu'à Saint-Palais. Elle prend sa source dans le coin , vers Saint -Just Ibarre. Pas très vaillante au départ, sinon vide d'eau à ses débuts, elle se nourrit de plusieurs torrents qui lui donnent un peu d'allure.
Nous voilà donc dans le principal raccourci que nous parcourons allègrement. Et nous constatons bientôt, après deux bons kilomètres que celui-ci se jette dans un grand champ que deux paysans sont en train de faner. Le chemin n'existe plus. La chaleur est telle que nous décidons de n'a pas retourner sur nos pas, et d'insister. Ah ben oui, mais la Bidouze nous barre la route, et maintenant, l'eau coule dans un lit relativement large. Un tracteur vient de traverser à gué.
Pourquoi pas nous ? Déchaussage, étude poussée du passage, calcul des risques... Jean-Luc, Sylvie et Jacques commencent à franchir le passage délicat, et juste arrivés sur l'autre rive , revoit le dit-tracteur revenir sur ses pas (!) , et le chauffeur, très sympathiquement de proposer à Jacqueline et Thérèse de monter dans la cabine. Joël, pour qui il ne restait plus de place a constaté les dégâts et suivi à son tour le chemin du gué.
Chacun en a été quite pour des sandales mouillées ou un changement inutile de chaussures.
Pour Jacqueline, ce fut le baptême de tracteur !
11 juin 2025 : Même étape que le 6 septembre 2015
Même étape mais température supérieure cette année : allez, 33 degrés ou plus...
Contents d'être arrivés à Saint Jean ce soir.
On vous racontera. La maison est ouverte.
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